Yongbongsan, une réussite...

Mister Shim, un 'collègue' coréen s'étonnait qu'on ait pas eu accès aux collines la semaine passée. Il s'est renseigné et a pu nous expliquer que c'est par crainte du feu qu'une bonne partie des montagnes est inaccessible. Il faut dire qu'il ne pleut quasi pas ici de septembre à mars et qu'il fait donc actuellement très sec. Il a aussi donné quelques coups de sans fil pour nous trouver une colline accessible dans la région. C'est donc avec beaucoup d'assurance que nous sommes partis pour l'ascension du Yongbongsan. Avec ses 381m, la montagne du sommet du dragon (dixit mon dictionnaire freelang) est désormais à classer dans les grandes réussites.


Collègues dynamiques, soleil, brise légère, relants de Soju, tous les ingrédients étaient réunis pour profiter de la journée. Dès le début de l'ascension, le paysage était accueillant.


Les locaux aussi étaient sympas même si nombreux, bruyants et suréquipés de la tête aux pieds (on était vraiment les 3 seuls 'yeux ronds' dans la région) La randonnée est surtout une histoire d'adultes aguéris en Corée. La moyenne d'âge doit tourner autour des 50 ans. A l'un ou l'autre passage plus technique, on a prêté main forte pour assurer la descente des petites vieilles. Et elles en redemandaient... Il faut avouer que Jurgen est bâti comme un sherpa !


On s'est fait photographier, offrir des oranges, concombres, cacahuétes, café à différentes étapes de la balade. Quelques-uns nous ont demandé d'où on venait et ceux-là avaient déjà entendu parler de la Belgique (Zheyun Ye, Bodard et Allatta probablement). Ils sont toujours très agréablement surpris quand on répond à leurs 'Bonjour' en coréen : Yééééé ! Pour les photos de groupe, on n'utilise pas ici 'spaghetti' pour montrer ses belles dents, mais bien 'kimchi'. Véridique ! J'ai profité du décors pour apprendre le concept de la 'Rock Attitude' à mes collègues. On voit ici Jean-Charles et Jurgen qui débutent dans le style. Je serai leur guide-expert durant ce court séjour.


La panorama depuis un des sommets vous livre tous les aspects du paysage coréen.


En descendant, on a fait un court détour pour aller voir un petit temple. Des mobiles pendent aux quatre coins du toit. Avec des beaux poissons. C'est quand même mon signe astrologique et c'est donc drôlement important de le dire pour vous vous fassiez une idée de qui je suis vraiment...


Merci le Dragon pour cette belle journée !

La patate coréenne

Il doit encore y avoir moyen de faire fortune sur terre : Cultiver et vendre la bonne pomme de terre bintje ici en Corée. C'est pas que les leur ne soient ni belles ni bonnes (voir photo), mais à +/- 1 € pièce, on devrait pouvoir les concurrencer.

Je ne pouvais taire la situation exceptionnelle de la patate sur le marché coréen ! Il me suffit donc de lancer ici une sorte de chaîne 'Aldi' de la pomme de terre que j'appellerais 'Mister Boulouno' et ma fortune est faite. A moins que le projet de l'ONU 'Hyundai contre pomme de terre' voit le jour rapidement...

Ne pas déranger

Ce dimanche, Jean-Charles et moi, pour ne pas changer, sommes partis nous balader. Notre objectif était l'ascension de la petite montagne que voici. On l'avait vue de la grand route en revenant des plages.


Eh bien on n'a pas pu aller bien loin car un garde nous a barré le sentier. De ce qu'on a pu comprendre, il s'agirait de ne pas déranger les oiseaux qui quettent. Pfff. Qué des pudiques en Corée... Faut dire aussi qu'avec le raffut que les Coréens font en randonnant, on comprend que ça dérange les oiseaux.

Ne nous avouant pas vaincus si vite, on a poussé le balade en Hyundai jusqu'à d'autres montagnes, plus grandes et plus hautes. On s'est encore fait refouler à 2 reprises. On a mangé coréen à l'université qui était là puis on est rentré bredouille. Si on en croit la date lue sur les banderoles (le seul truc lisible), les oiseaux fraient (avec) jusqu'à la mi mai. On est pas prêt d'aller se balader en montagne. C'est un sérieux problème.

Qu'est-ce qui me reste en stock pour parer les coups de pas de chance... Je vous écrivais précédemment qu'il fallait bien cadrer ses photos pour éviter les crasses et le brol omniprésents. Je vous ai pris 2 photos de brol.
En 1, l'épicerie de notre quartier à appartements. Un brol commun pour une épicerie.


En 2, ce qu'il y avait dans mon dos pendant que je prenais les photos d'une plage la semaine passée. Un brol personnel, tout aussi commun.

Et c'est comme ça partout...

Pour terminer sur une touche un peu plus poétique : une brume épaisse filtrait le soleil vendredi matin. Au sein même de l'usine, j'ai pu capturer ceci. Ca fait local non ?

Alerte à Malipo

Ce dimanche, Jean-Charles et moi sommes allés à la plage. On voulait voir à quoi ressemblent les plages de la côte ouest. Un petit repérage pour cet été quand il fera chaud car il faisiait un froid glacial renforcé par un vent beau et fort. Terrible le vent aujourd'hui. Tellement qu'on a à peine pu sortir de la voiture pour prendre quelques photos. La côte est très déchiquetée dans la région et les rochers des collines laissent de temps en temps la place à de belles plages de sable. Il y a de nombreuses petites îles. La région serait paradisiaque si elle n'était pas jalonnée de crasses, brols et taudis en tous genres. On rencontre de temps en temps des beaux petits bungalows bien placés mais la règle générale, c'est la cabane 1/3 béton, 1/3 tôle, 1/3 plastic, sale voire abandonnée. Comme dans le reste de la région en fait, le brol et la crasse sont omniprésents...

En cadrant attentivement ses clichés, il y a quand même moyen de montrer la beauté du paysage. C'est ce que je tente de faire ci-dessous.

La plage de Cheolipo, au bout d'une route, avec un petit port de pêche sur la droite.


J'arrive en vainqueur sur la grande plage de Malipo. Tout est prêt pour y tourner cet été une série télévisée coréenne : 'Alerte à Malipo'. Je me propose d'être le maître nageur qui porte secours aux jeunes femmes qui se noient. Il y a tout ce qu'il faut !

Ca c'est ma vedette d'intervention rapide à gyrophares. Je ne l'utilise que pour les interventions en haute mer pour sauver les plongeuses encerclées par de féroces requins très méchants. Moi, j'ai même pas peur !

Ca c'est mon poste d'observation parfaitement situé entre la plage et la route réservée pour mon Pick-up de sauvetage Hyundai (évidemment). La plage est orientée à l'ouest, le couché de soleil est superbe tous les soirs. Vivement juillet !


Là à Yeonpo, Jean-Charles repère l'endroit où nous tournerons les scènes de veillées autour du feu. Celles où je jouerai de l'harmonica pour divertir l'équipe des sauveteuses.


Au bout de la plage, il y a un petit village de pêcheurs. Comme la mer était grosse, les bâteaux sont restés au port.


Un couple de pêcheurs un peu étonnés de voir là une vedette de série télévisée avant même qu'elle soit connue. On se rend bien compte de la température qu'il faisait ce dimanche. L'homme s'est précipité près de sa femme pour la photo. Superbes sourires.

Cocooning

Pour vous présenter l'appartement dans lequel je vivote ici, rien de tel qu'une bonne partie de cache-cache... Allez, vous comptez jusque 21 puis vous ouvrez les yeux et vous commencez à chercher ! Le premier qui me trouve gagne toute mon estime et un échantillon de kimchi (optionnel).


C'est au troisième étage, celui qui porte le numéro 4. Avant de pousser la porte, on sent déjà la finition coréenne et son accueil chaleureux.

Heureusement, à l'intérieur ça s'arrange un peu.


Est-ce que je suis dans la cuisine super équipée ? Frigo, fontaine eau chaude et eau froide, évier supportant la quasi totalité de la vaisselle disponible et la gazinière que vous connaissez déjà.


Est-ce que je suis dans la salle de bain ? Baignoire-douche sans rideau de douche, superbe lavabo de style, cuvette de WC qui coule (comme toujours ici) et grand miroir artistiquement griffé. On ne la voit pas, mais l'indispensable paire de sandales en plastique est bien là. A mon arrivée je n'avais presque pas d'eau chaude mais Hysco est venu réglé ça. A cette occasion je me suis fait sermoner parce que j'avais déplacé les sandales en plastique dont on ne peut pourtant pas se passer pour rentrer dans la pièce d'eau.


Est-ce que je suis dans la chambre à coucher ? Très spartiate elle est cependant équipée d'un lit et de son superbe couvre-lit qui sert d'édredon sans drap (et ça gratte pas du tout pour dormir). La table de nuit et la tringle à vêtements pour terminer.


Est-ce que je suis dans le séjour ? Télévision coréenne et décodeur satelitte, table de salon et le clou de la visite : 2 superbes fauteuils que mes collègues m'envient. Air conditionné pour l'été. J'ai un peu décoré en achetant un panier à fruits et une petite fleur au marché ce dimanche. N'oublions pas la connexion internet qui me permet de vous envoyer toutes ces conneries.
Ca reste le plus beau logement dont j'ai profité en Corée, c'est donc pas si mal. Sans compter qu'il est mis à ma disposition dans un bâtiment annexe, machines à laver, sèche-linges, salle de ping-pong et salle de fitness. Ah oui, y'a aussi une cantine coréenne mais ça, ça compte pas.

Bon, c'et vrai. J'étais pas si bien caché mais j'ai essayé ! Peu d'entre nous l'aurait fait...

Les alentours

Cette fois-ci, j'ai la chance de découvrir la campagne coréenne qui, même si elle n'est pas comme la nôtre, verdoyante, propre et parsemée de belles bâtisses, me semble bien plus sympathique que la ville. Après avoir étudié le coin grâce à Google Earth, j'ai pu me lancer dans une petite balade de quelques kilomètres à travers les cultures. J'ai pu constater que ce type d'orientation fonctionne bien et je me promets de partir bien plus loin la semaine prochaine. Il fait très agréable ce dimanche, on dépasse même les 10°C.


Le monde agricole d'ici, avec des meules de foin (de riz ?), des sortes de serres recouvertes de grosses couvertures... qu'est-ce qu'il y a dedans ?


Cette serre sert à faire pousser des vaches en hiver.


C'est l'annonce du printemps, il y a foule dans le ciel. Ceux-là vont vers le nord.


A-t-on volontairement laissé ces piments passer l'hiver dehors ?

Le pourquoi

Mais qu'est-ce que je fais encore en Corée du Sud ?

Eh bien, comme chaque fois, je suis là pour démarrer un four métallurgique, et cette fois-ci c'est vraiment un grand four, il est carrément gigantesque. Il a tout ce que les autres fours rêvent d'avoir et il pourra produire plusieurs types de produits. Il pourra recuire la tôle mais aussi la galvaniser. C'est un Super DeLuxe comme on dit ici...

Pour vous le d'écrire, Mieux vaut un petit dessin qu'un long discours, voila un schéma très succinct. La bande d'acier parcourt le four de la droite vers la gauche. Clic pour agrandir.



Comment ça marche ?

D'abord, on déroule les bobines d'acier.
Dans la préchauffe, on fait passer la bande d'acier dans les fumées du four.
Dans le premier four, on chauffe la bande avec des flammes directes.
Dans le second, la bande passe près de tubes radiants chauffés par des flammes à l'intérieur des tubes.
On la refroidit d'abord tout doucement avec un gaz.
Puis on la trempe en la faisant passer sur des rouleaux froids.
On la maintient alors en température un certain temps pour la survieillir.
On plonge la bande dans un pot de zinc en fusion pour la galvaniser.
On la ressort et on la refroidi sans la toucher pour que le zinc se solidifie.
On la refroidit encore et encore. On l'enduit de crème chantilly.
On la passe même dans de l'eau froide, on l'essuie puis on la sèche.
Et voila c'est fait, il suffit de refaire des bobines avec la tôle galvanisée.

Dites, je reste volontairement un peu flou pour qu'on ne puisse pas m'accuser de publier un secret de fabrication... Ne vous étonnez pas de ne rien comprendre, j'ai même glissé une fausse donnée pour tromper les concurrents.

Impossible de prendre une photo représentative car il n'y a pas assez de recul, mais je vous en mets quelques unes pour vous donner une idée de la taille de l'engin.
La tour, la section la plus haute du four monte quand même à 90 m, ça fait un immeuble de 25 étage ça non ? Et il y a même de la place pour des bagnoles au sous-sol.


Le hall qui abrite le four, au lever du jour. Qué powête ...


La première partie du four, de la préchauffe à la trempe (dans le fond)


Vue plongeante , ou l'inverse, sur la tour


Et en face de notre hall, une petite fabique de nuages.
Comme le dirait si bien Dirk Frimout en pareilles circonstances : Oh ! C'est beauw !


Et moi, qu'est-ce que je fais dans tout ça ? Et bien je travaille. Et comme on ne m'aura pas deux fois à ce bête jeux, j'ai pris avec moi tout ce qu'il faut pour ne plus crever de froid derrière mon PC...

Anniversaire

Question : Comment soufler ses 35 bougies quand on est tout seul, sans famille et sans ami, dans le nord de la Corée du sud ?
...
Réponse : en ne soufflant pas trop fort pour pas tout faire peter, surtout si on a fêté ça au Soju juste avant.

Merci pour vos commentaires.
Ah oui, pensez à cliquer sur les photos pour les agrandir.

PS : pour mon annif, j'ai reçu aujourd'hui un jour ferié coréen (qu'on m'explique ce que cela signifie en Corée car tout le monde travaille quand même), un peu de neige au réveil et surtout une grosse caisse soigneusement emballée avec 10 PC et un automate à installer. Ce présent m'assure des journées bien remplies pour les 2 mois qui viennent. Merci, c'est trop, merci encore.